Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Silius

14 octobre 2014

Kayden

Couvert d’argent, brillant de mille éclats de lumière, Silius indiqua au barreur de contourner dans une première manœuvre nos vaisseaux puis de remonter sur le flanc droit de la flottille pirate.

Il descendit dans les cales à mi-hauteur du navire. Croisant et bousculant par la même Kayden qui, lui, remontait son cheval du fond de cale.

PS_20141012180412

Maximus s’interrompit brusquement et demanda au druide qui l’écoutait toujours :

« Mais au fait, tu te demandes peut-être, Druide, qui est Kayden ? Alors voilà : ouvre bien grand tes yeux, Druide, regarde-moi et surtout écoute-moi bien. Porte une attention toute particulière à ce que je vais te révéler à présent.

- Vois de toi-même Maximus, mes yeux sont grand ouverts et mes oreilles n’ont d’écoute que pour ton haletant récit. » Le druide était avide d’en apprendre davantage. Maximus enchaîna aussitôt :

« Kayden, Druide ! Kayden est le brouillard, Kayden est le vent qui précède le monstre ! Kayden est l’haleine du Dragon que tu humes à des lieues à la ronde ! Il est le souffle de la bête qui brûle ta nuque et te glace le sang. Kayden est comme Silius : il n’est plus humain. Mais surtout, Kayden est Maximus maintenant, car il a remplacé Maximus le jour où je devins Erween.

Kayden était un auxiliaire, un cavalier auxiliaire, et surtout un homme et un combattant sans égal. Imagine un gaillard de près de deux mètres aux épaules larges et puissantes, à la silhouette élancée et musculeuse. Les traits de son visage dur semblent avoir été taillés dans le roc, jusqu’aux fines entailles de ses yeux très allongés, presque bridés, rehaussés de pommettes saillantes. Kayden, par son physique impressionnant, a toujours inspiré la crainte et le respect. Mais un jour, il défia l’autorité de Silius en jouant aux dés avec un cavalier romain. Il en perdit sa monture d’ailleurs.

Car en ce temps-là, Silius avait interdit les jeux, parce qu’il voyait bien que les jeux appelaient à la boisson, ce qui causait bien des troubles et des disputes parmi les soldats, voire des affrontements meurtriers.

Quand Silius apprit que son interdiction de jouer avait été transgressée il décida d’un châtiment exemplaire pour les deux joueurs. Il fit mettre en croix le premier, un cavalier romain, pour servir d’ornement à un des vaisseaux amiraux. Toutefois, il ne le fit point mettre à mort, la vie d’un Romain de l’ordre des cavaliers ne doit pas être sacrifiée trop facilement. Non, il lui laissa une chance de s’en sortir vivant, pour peu que la traversée se fasse sans encombre ni obstacle.

Quant à Kayden, il commença par lui prendre sa monture, puis il en fit son esclave, un esclave chargé de surveiller, de soigner, de chérir ce cheval qu’il avait osé jouer et perdre un soir de beuverie. Kayden était un guerrier, un ancien chef de tribu, un roi ou je ne sais quoi venu des steppes de l’extrême Est de l’Empire. En faire un esclave était la pire des tortures. Lorsqu’il entendit prononcer cette sanction, il se mit face à Silius et lui offrit lui-même sa nuque.

- Plutôt mourir ! Voilà quels furent ses mots je suppose, compléta le druide, totalement captivé par le récit de Maximus.

- Mais Silius ne céda pas et le conserva comme esclave. Referme tes yeux Druide, et retourne sur cette galère. Imagine, si tu le peux, et comprends !

Comprends ! Comprends comment Kayden, qui était depuis lors réduit à cet esclavage humiliant, savait que ce jour-là, que cette bataille navale-là, était la chance, était le jour, où il expierait enfin sa faute, ou bien alors il mourrait. »

Silius était à mi-hauteur dans les cales avec les rameurs, il frappait de son glaive les charpentes afin de donner lui-même la cadence aux rameurs. Une cadence d’abordage, rapide et meurtrière.

Quand il eut en mains fermes les rênes du cheval, qu’il remonta sur le pont, avec cette monture couleur ébène, il vit que Kayden s’était encordé par la main gauche au collet de la bête, de sorte qu’il demeurait lié au cheval du légat.

Silius comprit immédiatement que Kayden préférait mourir plutôt qu’être esclave. Il comprit aussi qu’il se battrait jusqu'à la mort et qu’ainsi il protégerait le cheval et lui-même.

Publicité
Publicité
14 octobre 2014

Irin la déesse Celte

epée irin 2

Maximus vida sa coupe d’une seule gorgée.

« Nous ? Tu as dit nous ? Nous combattrons !? Depuis quand les druides s’intéressent au combat, à l’art de la guerre ? »

Le druide, découragé par la suspicion tenace de Maximus, soupira. À nouveau il fit une tentative pour répondre, mais avant qu’il n’ait pu prononcer un mot, issue d’un coin sombre de la pièce, apparut une femme. Maximus la regarda et lui fit signe de s’approcher. Quand elle fut à la hauteur du feu, les deux hommes purent la voir en pleine lumière : on eût dit une déesse celte.

C’était une nymphe guerrière jaillie du magma brûlant des entrailles de la terre. Sa chevelure rousse, presque couleur feu ressemblait à l’un de ces couchers de soleil qui clôturent chaque journée de cette île. Cette crinière épaisse, digne d’un lion, était rassemblée en de nombreuses tresses. Un éclatant diadème en or serti d’une imposante pierre précieuse ornait son front avant de disparaître sous sa chevelure luxuriante. Le noir profond et mat de ses pupilles donnait à son doux visage une agressivité de tigre. Les peintures de guerre de couleur bleu qui lacéraient ses joues achevaient de métamorphoser cet ange en démon. Son corps peu vêtu se laissait timidement apercevoir, dissimulé par une longue cape en peau de bêtes.

Cette cape était constituée de peaux de bêtes inconnues dans cette contrée, et Maximus reconnut aussitôt la pièce qu’il avait lui-même rapportée de bien loin, avant de l’offrir en cadeau. Sous la cape, on devinait des braies de couleur vive ainsi que la pointe d’un fourreau.

À égale distance entre les deux hommes, Cette déesse prenait les allures d’une statue en cuivre aux lueurs du foyer central tout proche. Elle regarda Maximus et lui dit :

« Je ne crains pas ton dragon ! Silius ne m’enverra pas rejoindre mon palais de glace au fond des lacs. Ce druide a raison, les dragons ne sont que des légendes. Demain, Ton Silius, ce Romain, ce soldat, ce guerrier, mourra comme beaucoup d’autres guerriers sont morts sur cette plaine. »

Le druide, subjugué par les paroles et la beauté de cette femme, se demanda de quels cieux pouvait bien provenir cette déesse. Puis il se souvint qu’en début de soirée, lorsqu’il s’était rendu dans la hutte occupée par Maximus, la demeure lui avait paru imposante. Mais dans la quasi obscurité, il n’avait pas tellement pu s’intéresser à son architecture. Assurément, il se trouvait dans une hutte de grande importance.

Maximus se leva et rejoignit cette beauté.

« Druide, je te présente Irin, mon épouse. Et comme tu le vois, son caractère et sa détermination n’ont d’égale que sa beauté. »

Irin prit la main de son époux et le fixa droit dans les yeux, sans prêter la moindre attention au druide. D’une voix douce cette fois, elle réitéra sa menace :

« Ton Romain mourra demain ! Lui et tous les siens si nécessaire ! »

Elle tourna légèrement sa tête pour saluer le druide, avant de lui dire, en guise d’explication :

« Je suis une commerçante, je négocie toutes sortes de marchandises pour contribuer à la prospérité de mon foyer, mais je suis également la fille d’un chef et une guerrière qui ne craint pas ni l’odeur du sang ni celle de la mort ! » 

irin 2

14 octobre 2014

la fleur rousse de la Déesse

Silius ! Elle revit ce jour, ou plutôt cette soirée, où Silius avait frappé à sa porte ici même, dans cette même demeure ou presque, ce même village. Dans cette maison ou il était venu à elle ! Elle sentait à nouveau son odeur, l’odeur d’un soldat qui a pris soin de lui, une odeur de parfum de fleurs d’orient. Elle était seule et lui avait ouvert la porte. Au dehors, c’était une longue et douce soirée de fin de printemps. Après une averse, une douche comme se plaisent à le dire les habitants de cette île. Le ciel déjà multicolore avait jugé bon de s’offrir un arc-en-ciel, juste au-dessus du village, comme pour couronner de laurier la tête du légat. Dans ce décor doux de pastel, pas une couleur vive ne venait heurter de si tendres cieux. Le Romain était entré, vêtu d’un grand manteau rouge qui recouvrait une tenue romaine luxueuse. C’était seulement la deuxième fois qu’Irin apercevait Silius, et la première fois d’aussi près.

En se remémorant tout ceci, Irin se souvint de la force, de la puissance, de cette grandeur qui se dégageait de ce légat ce jour-ci. Un nouveau flash lui rappela comment, dans la chambre, il l’avait dévêtue, lentement, avec volupté. À chaque vêtement qu’il ôtait, ses douces mains caressaient les parties du corps mis à nu. Ses lèvres l’effleuraient et y déposait des milliers de doux baisers. Pour qu’elle s’allonge en toute confiance, il lui avait pris la main en douceur et l’avait invitée à se coucher. Elle était nue et il prenait soin d’elle. Puis, il avait enveloppé délicatement tout son corps d’un doux parfum qu’il avait apporté. Elle se laissait faire, tant de douceur, tant de volupté l’envoutait. Elle ne cherchait point à cacher son corps sous une couverture, au contraire, elle exposait sa nudité. Elle offrait à ses mains, à ses lèvres, toute la douceur de sa peau.

Alors Silius lui révéla son corps d’Apollon. À genoux à ses pieds, nu, sa virilité en érection, il remontait de sa langue le long chemin des jambes fines et musclées de la douce. Le va-et-vient régulier entre ses cuisses la fit se cambrer. Ses cheveux sur le visage, la tête fortement appuyée sur le sol, ses mains agrippèrent la tête du demi-dieu. Elle avait cambré encore plus ses reins comme pour projeter son fessier au sommet de la hutte. Elle fraya un passage à la langue de Silius jusqu’à sa fleur rousse. Toute son intimité s’ouvrit dans un fougueux appel à pénétrer le sacré.

*

nue irin 2

irin offert 2

12 octobre 2014

le vol du Dragon

*

Notre navire avait maintenant contourné la flotte pirate. Nous entrions à grande vitesse dans cette zone de combat. La mer était en feu. Nos autres navires profitaient du blocage des pirates assaillis par les coups de rostres pour déverser de l’huile sur le bateau ennemi aussi bien qu’à la surface de l’eau, La chaleur était étouffante. La fumée noire et épaisse dégagée par l’huile qui brûlait commençait à former un important nuage qui nous irritait la gorge et nous aveuglait petit à petit. Les matelots qui ne ramaient pas remontèrent des dizaines et des dizaines de seaux d’eau qu’ils puisaient en mer, se frayant un passage entre mes hommes et leurs boucliers qui bordaient le bateau. Ces matelots arrosèrent copieusement les voiles et le pont afin de lutter contre le risque d’incendie, car des tirs ininterrompus de flèches enflammées attaquaient la flotte romaine depuis les navires pirates. La scène à laquelle nous assistions devenait de plus en plus irréelle.

À la chaleur se mêlait maintenant des bruits venus de toutes parts, au loin les cris des hommes au combat, plus près les va-et-vient continus des matelots pompiers, et au niveau de l’eau le bruit des rames frappant la mer pour donner de la vitesse au bateau. Il régnait un véritable vacarme capable de faire céder à la panique même le plus valeureux des hommes. Des flèches non enflammées pleuvaient sur le navire, mes légionnaires qui n’étaient pas sur les bords du bateau se regroupèrent pour former la tortue face à notre corbeau.

À l’avant, Kayden et ses auxiliaires se protégeaient et préservaient surtout le cheval comme ils le pouvaient. Silius ne bougeait pas, les flèches semblaient l’éviter et celles qui le touchaient rebondissaient sur ca cuirasse. Soudain, la proue de notre vaisseau frappa le premier bateau ennemi qui nous barrait la route. Notre navire avança toutes voiles dehors, et malgré le feu, notre vitesse était telle qu’à bord nous ne ressentîmes presque pas l’impact du choc. Nous avions décapité l’ennemi d’un coup sec, lui sectionnant la proue sans même être ralentis dans notre élan. Je contemplai alors le piteux spectacle du naufrage de la pauvre embarcation : amputée de sa proue, sa poupe en feu bascula vers les abysses avant que les marins à bord n’aient le temps d’esquisser le moindre geste pour se sauver. Je les regardai disparaître dans les flammes, ou se noyer dans une eau devenue bouillante, hurlant, criant de mille douleurs.

Et moi, je me tenais debout au milieu du bateau, glaive et bouclier en main, pétrifié par ce spectacle PS_20141012164247qui se déroulait sous mes yeux, par la tournure que prenaient les événements. Mais il me fallut rapidement réagir. Je levai et abaissai mon glaive, pour donner l’ordre à une vingtaine de mes hommes d’appl

iquer les consignes du Dragon de déverser nos jarres d’huile dans une mer déjà flamboyante.

Notre course infernale se poursuivait. Peu après, me voilà projeté au sol. La plupart des hommes du bord étaient aussi à terre. Le choc avec le deuxième bateau ennemi avait été d’une telle violence qu’un énorme fracas s’était fait entendre. Sous la violence du choc, le mat de la voilure de proue se rompit net. Notre voile avant ne tarda pas à plonger dans la mer devenue un véritable brasier sous le tir fourni de nos catapultes. Instantanément je me relevai, et me mis à courir en direction de mes hommes et du corbeau. Cette fois, l’ab

ordage était inévitable, et il promettait d’être terrible…

Mais je dus stopper net, stupéfait. Pas question d’aborder qui ou quoi que ce soit, nous avancions toujours, nous poursuivions notre route dans cette enfer ! Le choc n’avait rien arrêté : emporté par sa vitesse, notre navire a traversé le bateau ennemi en le coupant en deux purement et simplement !! La galère pirate était littéralement sectionnée en deux, comme les morceaux débités d’une pièce de viande sous le couteau du boucher.

Mais il y avait aussi des dégâts parmi nous. Plusieurs de nos hommes formant la forteresse étaient passés par-dessus bord. Certains gisaient coincés dans nos rames toujours en action, les autres brûlaient dans le brasier. Quelques rames s’étaient brisées lors du coup d’éclat. Instinctivement il me vint une pensée pour notre navis magister. Je plongeai mon regard vers la cale et essayai d’évaluer les dégâts auprès des rameurs. P

uis je relevai la tête pour observer la situation alentour. Cette fois, l’huile en feu avait épaissi le nuage de fumée, il était difficile de voir jusqu’où s’étendait le combat ou seulement distinguer combien de navires étaient engagés. Seuls les feux follets que faisaient pleuvoir un peu partout nos catapultes perçaient cet écran opaque et illuminaient un peu le champ de bataille.

Soudain, je me souciai de la proue de notre vaisseau et constatai que la voilure avant, le mat et d’autres morceaux avaient disparu. Silius n’était plus là non plus ! Le Dragon avait bien pris sa place ! Il était devenu la proue du navire. Il faisait cabrer sa monture ébène, sa spatha à la main droite. Les auxiliaires en cercle tentaient toujours de le protéger de leur bouclier, mais les flèches ennemies avaient cessé de pleuvoir. K

ayden tenait fermement d’une main la corde qui le liait à l’animal, légèrement fléchi sur ses jambes, et un bouclier dans l’autre main. Nous avancions toujours aussi rapidement, quand subitement une vision effroyable surgit devant moi. En effet, alors qu’autour de moi se dissipait l’épaisse fumée, j’aperçus une liburne pirate en travers de notre course. Je n’eus point le temps de prendre ma respiration que déjà se produisit la spectaculaire collision : notre rostre éventra les cales de l’immense galère ennemie.

À l’instant même de l’impact, Silius fit sauter son cheval sur le navire ennemi, entraînant avec lui Kayden, toujours attaché. À vrai dire, ce ne fut pas un saut mais le vol en piqué d’un aigle qui s’abat sur sa proie.

À peine eut-il abordé que le Dragon se mit à distribuer des coups d'épée en tous sens sur l'adversaire plus rapide et plus nombreux qu'un essaim de frelons. D’un coup de sifflet, j’ordonnai aux matelots d’abaisser le corbeau. En quelques secondes, l’immense et large passerelle de bois s’abattit sur le pont adverse. Au son de mon deuxième coup de sifflet, les hommes toujours en formation de tortue se mirent à courir pour porter secours à leur général. Je me précipitai à mon tour au milieu de la mêlée. La poupe de la liburne était en feu, un de nos projectiles avait fait mouche. Nous progressions rapidement, et, même si la vaillance et la force des pirates à combattre me confortaient dans l’idée qu’ils étaient certainement des mercenaires, et pas de simples pirates côtier

PS_20141007203646

s, ils ne pouvaient rien face à l’entraînement et aux techniques de combat de mes hommes.

Nous n’étions à présent plus bien loin du Dragon, Kayden était toujours vivant, il n’avait plus de bouclier mais avait ramassé l’épée d’un de ces barbares et combattait toujours pour protéger le cheval. Mais, malgré l’acharnement de Kayden, du sang tachait la robe noire de la monture. Silius abattait toujours son épée sur tout ce qui se présentait à lui, décapitant, déchiquetant ainsi chacun de nos ennemis. Le sang éclaboussait l’armure du cavalier à chaque fois que son épée taillait et fendait dans la marée humaine. Il n’était plus le légat en armure brillant de mille feux, il était la bête immonde qui se repaît de ses proies.

L’arrière de la liburne était en flammes maintenant, nombre de ses pirates étaient désœuvrés. Quant à l’avant, qui avait pris l’eau à cause de notre rostre, il piquait du nez vers le brasier de la mer. Seul notre corbeau semblait la tenir à flots.

Je me tournai à nouveau vers notre général. Silius avait tranché le lien le rattachant à Kayden, et se mit à galoper à la poupe en feu de la galère pour dépecer de sa spatha le dernier survivant. Puis il cabra le cheval au milieu des flammes et montra à tous le corbeau, nous intimant l’ordre de retour.

La manœuvre de repli fut rapide et ordonnée. Le corbeau fut relevé lentement par nos matelots. À cet instant précis, le navis magister commanda aux rameurs le retour en arrière. Le rostre s’écarta lentement du flanc de la liburne, ouvrant ainsi la voie d’eau fatale en guise d’estocade finale.

12 octobre 2014

Enfer

La quinquérème avançait dans ces eaux plus vite que le plus rapide des poissons peuplant l’océan sans fin. Autour de nous, toute la flotte était maintenant en position de combat, et déjà nos premiers vaisseaux au front allaient au contact de l’ennemi. De leur puissant rostre, chacune de nos galères enfonçait la coque des vaisseaux pirates jusqu’aux cales.

De là, certains de nos navires déclenchaient une opération d’abordage. Les corbeaux s’abattaient sur les ponts des navires battant le pavillon à tête de mort, ce qui permettait aux légionnaires de combattre en ordre et d’user de nos techniques de combat terrestre. D’autres galères romaines en revanche, après avoir percé le flan du bateau pirate, inversaient la manœuvre afin d’ouvrir en se retirant une voie d’eau capable de couler sur place l’ennemi.

 

 

Sur notre navire, Silius, en selle sur son pur-sang noir, galopa à l’avant du navire, attrapant au passage l’enseigne de la neuvième légion que tenait pourtant fermement un légionnaire, soucieux de le protéger comme une mère protège son enfant. Arrivé à la proue du vaisseau, Silius cabra le cheval et brandit bien haut par trois fois l’enseigne sacrée, comme frappant le ciel de ce pilum géant. Plus au large, nos navires logistiques armés chacun de trois catapultes exécutèrent les ordres. Le geste de brandir à trois reprises notre enseigne sacrée était un signal de commandement clair : Silius avait ordonné aux catapultes de déchaîner les enfers.

 

Les machines de guerres alors lancèrent toutes ensemble d’énormes boules de feu, autant de projectiles en flammes et remplis d’huile qui devaient s’abattre sur la flottille pirate aussi bien que sur la zone de combat. Dans le ciel, on aurait pu croire à des dizaines, puis des centaines d’étoiles filantes dessinant une arche incandescente au-dessus de toutes les têtes avant de laisser leurs traînes de feu tomber sur les navires. Ces étoiles infernales semblaient se décrocher de la voûte céleste pour venir s'abattre sur la mer qu'elles transformaient en gigantesque brasier. Le feu confondait ciel et mer dans le rouge des flammes et le noir de la suie, et ce spectacle atroce et magnifique a brûlé la rétine de mes yeux à jamais.

 

Maximus, encore tremblant, cherchait à reprendre ses esprits avant de poursuivre. Il interrogea de nouveau le druide :

PS_20141012183808

« Druide, as-tu déjà entendu parler de cette secte qui honorerait un seul dieu ? Connais-tu ces hommes, ces chrétiens qui, bien que peu nombreux, arrivent à se réunir, souvent en se cachant ? Ils prétendent que nous serions les fils d’un seul dieu, un dieu d’amour. Ils disent que si le mal existe maintenant sur cette terre, c’est à cause d’un genre de demi-dieu qui obligerait l’être humain à se comporter de la sorte, par le moyen de ce que ces chrétiens appellent la tentation. Ce demi-dieu ou je ne sais quoi, les chrétiens le nomment Diable. Il vivrait soi-disant dans un endroit que l’on nomme les enfers, un endroit où nous devrions tous brûler pour l’éternité. Enfin, ceux qui ne sont pas chrétiens, ceux qui tuent, volent, et je ne sais quoi d’autre, ils les appellent pécheurs je crois.

Mais les péchés, ce ne sont que des actions que chacun commet un jour ou l'autre. Et puis ce demi-dieu, le Diable, doit tous nous brûler, et dans un feu éternel, un feu qui est sans fin et qui brûle tout. Si une telle personne existe, si ce Diable est vivant, alors ce ne peut être que Silius, le Dragon.

Oui, j’ai vu ces enfers, j’ai vu cet endroit où tout brûle et ce n’est ni dans les cieux, ni dans le ventre de notre terre. Ces enfers et ces flammes sans fin sont le champ de bataille de Silius. Ces enfers et ces flammes sont le passage du Dragon. »PS_20141007191025

Le druide, qui s’était tu depuis le début du récit de la bataille, prit la parole à son tour. Il n’était pas troublé par ce qu’il venait d’entendre, et au contraire le ton de sa voix laissait transparaître un certain agacement :

« Maximus, toutes ces histoires ne sont que des légendes, je suis certain que tu n’es pas aussi sot pour croire en tout cela ! Je ne doute pas que tu sais qu’il n y a pas de dieux. Qu’ils soient romains, celtes, ou même, comment dis-tu… ah, oui, chrétien, tout ceci est une invention destinée à accroître les richesses ou le pouvoir politique de quelques-uns. Quand ta fin arrivera, seul ton esprit continuera son chemin pour l’éternité, et parfois il se manifestera par des signes que seuls les druides transcriront. Après la mort, il n’y a pas d’endroit où l’homme est condamné à brûler à tout jamais, pas plus qu’il n’y a d’endroit où il est possible de boire et de jouir de jeunes femmes vierges pour l’éternité. La mort n’existe pas, c’est juste un passage pour continuer un flux sans fin, une transformation. C’est cela, la vie. Mais tout ceci est un autre sujet : reviens à ton récit dis-moi plutôt ce qui s’est passé sur cette mer et ce soi-disant enfer !

- Tu as raison Druide… Mais, j’y pense soudainement : pourquoi t’intéresses-tu tant à cette histoire ? Pourquoi veux-tu tout connaître ?

- Maximus, je suis druide. Je vais de village en village porter ma science et ma médecine au plus souffrant. Quand je suis arrivé dans ce village, une personne m’a confié que tu étais tourmenté. Je suis venu à toi, tu étais là, fatigué, tu m’as laissé entendre que cela faisait plusieurs nuits que le sommeil tardait à venir. Tu n’as accepté aucune de mes potions ! Comme si j’étais un empoisonneur ! Alors au bout d’un certain temps tu as accepté de t’allonger, tu t’es détendu et dans un demi-sommeil tu as commencé à te confier à moi. Souviens-toi, c’est bien toi qui m’a demandé attentivement de suivre ton récit. Et puis, si une personne doit me rôtir demain, j’aimerais connaître un peu mieux mon bourreau, surtout si je dois le combattre !

- Combattre ton bourreau ?! Écoute un peu, et tu sauras qu’il est inutile de vouloir le combattre. » Maximus continua alors son récit d’une voix grave, comme venue du lointain.

PS_20141012164619

Sur le pont du navire, aussi bien à bâbord qu’à tribord, les hommes avaient formé une véritable forteresse avec leurs boucliers. Notre vitesse était inimaginable. Les cris du navis magister aux rameurs étaient sans interruption « plus vite, plus vite ! » Les catapultes ne cessaient de tirer. Leurs tirs sur la zone de combat et sur la flottille pirate étaient pareils à une pluie de grêlons. Du haut de son cheval, à l’avant du bateau, Silius enfila son casque. Son visage disparut derrière ce masque et ce casque de dragon ! Le cheval ne cessait de se cabrer, Kayden toujours attaché à l’animal tentait de le calmer, en lui parlant.

Des auxiliaires, munis d’énormes boucliers, s’étaient postés en cercle tout autour de cet attelage, ils tentaient de le protéger. Sous ce masque et dans cette armure Silius n’était plus Silius. Silius était le Dragon. Et le Dragon est précisément ce que n’est pas l’homme Et L’homme est forme et esprit, il est un corps de chair habité par des sentiments, des pensées, une conscience. Mais le Dragon n’est plus forme et esprit. Il n’est plus de chair et de sentiments. Il n’est plus que métal et devoir. Le dragon n’éprouve ni désir, ni sentiment. Toute crainte, toute peur lui sont étrangères. Le Dragon se moque du bien ou du mal. Seule la loi de cause à effet compte pour lui. Vraiment, le Dragon n’a plus rien de ce qui nous rend humain. Même son cheval a plus d’humanité que lui ! Il n’est ni humain, ni végétal, ni animal. Et c’est parce qu’il échappe à toute définition, qu’il n’appartient à aucun règne du vivant, qu’il n’est limité ni par la chair ni par l’esprit qu’il devient pleinement le Dragon. Alors, comment vas-tu combattre un bourreau inexistant ? Comment pouvons-nous tuer ce qui n’est pas ? Nous autres les hommes, nous perdons notre dignité d’exister à cause de l’indifférence que nous montrons les uns à l’égard des autres, à cause de notre ignorance volontaire de la souffrance de notre semblable. Par notre manque d’empathie, certains seront disqualifiés, ils deviendront invisibles aux yeux de tous. C’est ton humanité qui t’a porté vers moi afin de m’offrir un peu de réconfort, et stopper mes tourments. Ce n’est pas que par intérêt que je suis devenu Erween, il y a de l’amour, un sentiment fort pour ce peuple auquel je me suis attaché, auquel je me suis intégré. Silius a fait le chemin inverse : il était instruit, il connaissait l’amour, il comprenait mieux que quiconque l’être humain. Il était un légat, fort beau, intelligent, un avenir pour nous tous. Le Dragon l’a tué ! Il a pris sa place, comme dans ta magie !

 

Maximus marqua une pause, il était éprouvé par ce qu’il venait d’expliquer. Son visage paraissait vieilli, creusé par une fatigue morale. Il se ressaisit pourtant en relevant vigoureusement la tête, et poursuivit son récit de l’attaque pirate avec ardeur.

*

Publicité
Publicité
12 octobre 2014

Mutation

PS_20141012173319

Il fit face de nouveau à ses hommes, les regarda. Tous .ces yeux étaient de véritables miroirs où se reflétait toute notre flotte. Même le plus éloigné des rameurs au fond de sa cale pouvait le voir. Il leva au plus haut son glaive, intimant à tous par ce geste l’ordre de combattre. Il dévala ensuite les escaliers de cette tour, et empoigna vigoureusement par le bras le premier matelot qui se présenta à lui. La colère montait en lui. Il lui cria l’ordre de lui apporter son cheval. Sans plus attendre, deux centurions lui présentèrent sa tenue de combat.

Et la mutation se fit méthodiquement, calmement, sans précipitation mais rapidement. D’abord la mise à nue complète. Bras en croix, face à ses hommes et la mer. Ce navire de Titan présentait à tout l’univers son Apollon. Puis il enfila successivement ses dessous, et cette cuirasse d’argent qui lui donnait le torse d’un animal de légende. Les jambières le déshumanisèrent encore un peu plus, et ses bras se couvrirent de métal à leur tour pour achever de lui forger son corps d’invulnérabilité.

La touche finale viendrait un plus tard, quand son visage disparaîtrait sous le masque de ce fameux casque.

Dans chaque recoin du bateau, matelots et légionnaires ajustaient avec discipline leurs armures dans l’attente des premiers commandements de leurs supérieurs.

Sur la tour avant, aidé d’un matelot, le navarque communiquait par drapeau la stratégie de combat aux autres navires. À mi-hauteur dans les cales, d’une voix calme et d’un ton ferme, le navis magister commandait la manœuvre aux rameurs.

Déjà sur le pont nous pouvions ressentir une forte accélération. Les rames cinglaient la mer à une telle vitesse qu’elle n’arrosait plus le pont de simples embruns mais aspergeait littéralement les boucliers des hommes de rang positionnés en forteresse. Au loin, aussi rapidement que possible, nos navires évoluaient dans un ballet stratégique : ils formaient un demi-cercle autour de celui que nous pouvions désigner maintenant comme notre ennemi. La tactique était simple : resteraient en arrière les galères logistiques armées de catapultes protégées par les navires de la première cohorte et les deux vaisseaux amiraux. Le reste de l’armada, quant à elle, affronterait de face et par les flans la flottille pirate.

Mais un dragon ne reste pas en arrière, un dragon ne reste pas dans son antre si sa progéniture combat.

12 octobre 2014

Pirates

PS_20141012171527

« Silius, cet homme a raison, il n’est plus temps de réfléchir à la meilleure des décisions à prendre, il nous faut les affronter ! Le combat ne devrait pas être si terrible, ce ne sera qu’une petite bataille navale au regard des combats et de la gloire qui nous attendent sur Britannia. »

Sur le pont l’agitation était grandissante, les hommes enfilaient leur armures, rassemblaient leur pilum et se rapprochaient de leur bouclier. Les centurions n’avaient d’yeux que pour cette tour sur laquelle nous étions juchés et ils attendaient le geste décisif de leur chef. Silius les regarda, et n’eut d’abord pas un mot, pas un geste pour eux. Puis, leur tournant le dos, il me décocha cette phrase :

« Maximus, il n’y a pas de petite ou grande bataille, il n’y a pas de petite ou grande guerre, il y a la paix ou l’Horreur ! »

 

11 octobre 2014

Premier écrit...Maximus revient à lui

« Où suis-je ?! Et toi, qui es-tu ? »

La voix de l’homme brusquement sorti de sa torpeur tremblait encore d’émotion.

« Doucement Maximus, doucement Erween. Tu reviens à toi. Je t'ai apaisé pendant ton sommeil, et tu t'es confié à moi… Enfin, en partie : j’ai compris que tu étais soldat romain. Je t'ai réveillé car ton sommeil devenait trop agité. »

Hors de la hutte, le ciel rouge sang des soirées irlandaises s'estompait lentement. Petit à petit la noirceur de la nuit commençait son étreinte. Dans le village, des feux s’allumaient çà et là, laissant apparaître quelques pSunrise on top of Cadillac Mountain Acadia ME 1302 639 OCatrouilles d’hommes et de femmes, armés d’arcs et de flèches. Dans chacune des chaumières, les foyers de braises se faisaient plus présents. Ils servaient à lutter inlassablement contre l’humidité nationale.

Mais, partout dans ce village se dégageait un étrange sentiment qui poussait chaque habitant à vouloir stopper le temps. Les feux de leurs foyers étaient des centaines de soleils interdisant aux ténèbres de faire leur office.

Maximus se redressa doucement, son regard scrutait chaque recoin de la hutte. Le druide, quittant son trône, tendit la main à Maximus et l'invita à prendre la place qu’il occupait auparavant. Maximus, alors assis confortablement, sans mot dire, posa son regard noir sur cet homme auquel il se serait donc confié. Il demanda plus calmement :

« Sers-moi du vin… médecin, druide, homme ? Qu’es-tu exactement ?

- Quelle importance cela a-t-il ? Ce qui est certain, c’est que je ne suis pas ton esclave. Mais je veux bien te donner un peu d'eau.

- Tu as raison, peu importe qui tu es. Un sourire ironique se fixa sur le visage de Maximus. Car demain, tu ne seras plus rien ! Tu ne seras plus qu’un tas de cendres. Ou un morceau de viande broyé et rôti ! »

Le druide acquiesça, impassible. Faisant face à Maximus, il lui tendit une coupe pour se désaltérer. Sans rien dire, sans bouger d’une oreille, il observait d’un œil clair et vif le soldat romain qui portait à sa bouche le breuvage transparent.

Dès que la coupe fut vide, Maximus la rendit d’un geste brutal à son hôte et dit fermement « Merci, homme. »

Joignant ses mains, le druide se pencha légèrement vers Maximus, comme pour recueillir une confidence, et demanda avec éclat :

« Qui doit me rôtir, demain ou un autre jour ? »

Agrippant fermement les accoudoirs du trône, tête baissée, présentant sa nuque, tel un condamné implorant une mort propre et nette, Maximus murmura, d’une voix résignée, proche du dernier souffle :

« Le Dragon, le Dragon va te rôtir ! »

Puis se levant d'un trait, il se dirigea vers le foyer central, il ramassa quelques bûches qu’il posa délicatement dans le brasier et réactiva le feu en rassemblant les tisons. D'une voix tremblante et craintive il reprit:

« Le Dragon va te rôtir, le Dragon va tous nous exterminer. Le Dragon va tous nous châtier. »

Il cessa de tournoyer autour du foyer et se rapprocha de la chaise ou était posé son glaive. Il saisit le glaive de ses deux mains, tendit les bras. Et, en tenant l’arme fermement, la pointe vers le bas, fit le geste de l'estocade finale. Il continua :

le glaive

«  Un châtiment réservé aux rebelles, aux traîtres, à tous ceux qui l’abandonnent ! »

Il redressa l’arme, menaçant le druide du glaive. Il parlait toujours, et ses propos avaient le tranchant de sa lame.

« Sais-tu comment le Dragon mate une rébellion ? Il prend soin de ne pas laisser vivre une seule âme. Pas une seule, comprends-tu cela ? Il fait table rase, pour qu’il ne reste rien, comme si rien ne s'était passé, comme si aucun des mutins n'avait jamais existé. »

Maximus, qui n’avait pas quitté sa chaise, reposa le glaive entre ses jambe et fixa le regard du druide.

« As-tu déjà vu cet animal ? demanda Maximus.

- Je ne l'ai pas vu voler, ni cracher son feu des enfers. Mais j'ai bien vu sa carapace luisante ! rétorqua le druide

- Alors tu dois comprendre mes tourments ! »

Après un bref silence, Maximus, saisi d’une idée subite, dit à son hôte :

« Reprends ta place, assis-toi de nouveau sur ce trône et ferme à ton tour les yeux... Je n'ai pas ta magie certes, mais écoute, écoute mes paroles et vois ce que je te dis, sers-toi de ta magie ! Voilà qui est le Dragon… »

*

PS_20141011105017

 

PS_20141011104013

 

Comic of reproduction-possible-d-interieur-celte_279901-M

6 octobre 2014

Beats Antique - Beauty Beats

Beats Antique - Beauty Beats

 

 

P3020136

P3040252

 

6 octobre 2014

Invasion Britania

Empire romain L'invasion britania

Liburna_quinqireme3_copy

Au printemps de la quarante-troisième année de notre ère, à l’extrême nord-ouest de la Gaule, 80 000 hommes avaient embarqué sur une flotte de 800 navires sous les ordres du légat Aulus Plautus. L’invasion de Britannia venait de débuter. L’Empire romain, qui s’étendait alors, du nord au sud, de la partie la plus septentrionnale de la Gaule jusqu’au Maghreb, avait pris frontière à l’ouest au niveau du Danube. Claude en était l’Empereur. Il fut porté sur le trône par une poignée de prétoriens conspirateurs ayant assassiné son prédécesseur. Certains de ces prétoriens naïfs jouèrent de la calomnie et dirent de cet Empereur peu connu, venu de Lugdunum, que ce n’était qu’un bègue peureux et simple d’esprit. Ce sont ces mêmes prétoriens qui, quatre ans plus tard, et moins de deux ans après le débarquement, le porteront en triomphe, quand ce soit disant simple d’esprit entrera dans la ville britannique à dos d’éléphant pour bien montrer et asseoir sa force, sa puissance, son pouvoir sur l’île de Britannia. Mais d’autres événements se trament sur une île voisine de Britannia, une île méconnue nommée Hibernia.

Celtic Music - Legend

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 > >>
Publicité
Silius dans le monde
liste des pages
Pages
<$BlogPageFormattedList$>
Silius
  • Ce blog est le guide du roman historique HIBERNIA. Je vous propose au travers de ce blog,une fabuleuse histoire dans l'empire romain d'Aquicum (Budapest) sur le Limes, jusqu'au porte de la mer sans fin Hibernia ( Irlande).
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
face book

face b

Archives
Derniers commentaires
Silius
Adresse
Visiteurs
Depuis la création 6 848
Publicité